Nature on off — juil. — août — 2022 — Francfort
Projet soutenu par : Katapult-Art-Fund | Institut français et Ville de Nantes et Région Hauts de France | Bureau d’Art et de Recherche | Quebec |Stadt Frankfurt Am Mein |
Commissaires : Romain Rambaud & Guillaume Krick
Artistes : Gianin Conrad | Joëlle Jakubiak | Roamain Rambaud | Jean-Baptiste Janisset | Bertand Gadenne | Marion Richomme | Guillaume Krick | Clara Juliane Glauert | Villard & Brossard | Regis Perray
Performer : Aïda Lorrain
Cette citation de l’anthropologue Philippe Descola nous fait reconsidérer l’idée de nature. Sa pensée a profondément renouvelé notre lien au vivant et dessine la voie d’une nouvelle relation entre humains et non-humains. Les artistes et commissaires Guillaume Krick et Romain Rambaud se sont inspirés de ces nouvelles lectures d’un monde en bascule afin de développer une exposition questionnant ces nouveaux liens au réel. En effet, l’objectif de cette exposition est de rendre visible un éventail de positions artistiques contemporaines à travers leur relation au vivant.
Celui-ci est interprété dans son sens large en tant que vie végétale, animale, mais également en adoptant des perspectives géologiques, archéologiques en lien avec l’histoire de l’art. Ainsi les artistes exposés prennent position, questionnent et développent des points de vue alternatifs, pour mettre en exergue des problématiques actuelles avec les limites posées par l’anthropocène.
À une époque dominée par l’humain et par les impacts de son mode de vie, (urbanisation galopante, surexploitation des ressources, réchauffement climatique et l’implosion imminente d’écosystèmes) où le contact avec le réel se fait de manière de plus en plus numérisée, dématérialisée et accessible uniquement avec l’interface d’un écran, le vivant revient brusquement sur le devant de la scène médiatique. Il nous rappelle cette réalité : nous sommes dépendants de lui et nous en sommes constituants. Nous souhaitons explorer collectivement cette façon « d’être au monde ». Comment ces événements actuels nous interrogent sur nos représentations et sur nos imaginaires ? Et quelles sont les répercussions sur la recherche artistique ?
Les artistes de l’exposition Nature ON OFF s’approprient cette question dans leurs pratiques dans une dimension critique et poétique qui permet un décalage sur l’existant. Ils développent des œuvres oscillant d’un monde artificialisé, dystopique allant du déchets vers une apocalypse, d’un monde en saturation éveillant le passage vers un ailleurs, un autre espace des possibles. Ou encore, les recherches s’axent sur un monde utopique, interconnecté de façon brute ou apaisée par des œuvres dans lesquelles se fondent le végétal, le minéral, l’animal et l’humain. Ces formes « animées » élaborées au travers des peintures et des sculptures, nous amènent donc à réintégrer le vivant dans notre quotidien pour en prendre davantage conscience.
Ces démarches d’artistes par leur réflexion, leurs gestes et leurs productions sont aussi à lire dans leur besoin et leurs convictions d’une transformation du réel vers un futur apaisé avec le vivant.